Une quarantaine de personnes se sont retrouvés au restaurant du golf de Bassussarry autour de
Nuria Codina-dupin
présidente de l’association « vers la liberté » pour un dîner débat sur le thème« Violences conjugales : De l’amour à l’emprise psychologique »
En 2019 150 femmes ont été tuées, par leur mari ou leur compagnon. Le féminicide est un crime de propriété.
La violence conjugale se développe à travers des cycles dont l’intensité et la fréquence augmentent avec le temps :
• 1 La tension
• L’agresseur n’exprime pas directement la violence ( menaces, épisodes de colère qui augmentent progressivement
• La victime est inquiète, elle essaie d’améliorer le climat
• 2 L’agression
• L’agresseur laisse la violence exploser
• La victime est triste et humiliée
• 3 La justification
• L’agresseur justifie son comportement et minimise les faits
• La victime doute de ses propres perceptions et se sent coupable
• 4 La Lune de Miel
• L’agresseur demande pardon, parle de faire une Thérapie
La victime constate les efforts. Un sentiment d’espoir renaît
L’EMPRISE
*La séduction pour commencer
La rencontre peut être vécue comme fusionnelle, avec un homme qui correspond exactement aux attentes de sa future compagne. Cet accrochage est parfois facilité par la complémentarité psychique de deux individus et des facteurs de vulnérabilité chez la femme, d’ordre sociale/ou psychologique. Cet amour idéal et idéalisé constitue la préparation psychologique à la soumission.
*Puis viennent la manipulation, la domination et la violence :
La manipulation amène la confusion, l’isolement, la culpabilisation. Elle repose sur différents moyens qui peuvent être comportementaux = surveiller l’autre, l’isoler (travail, famille, amis), créer une dépendance financière… émotionnelle = manipulations verbales et chantage, cognitive = contrôle du langage et de la communication en utilisant des messages contradictoires. Ce processus d’instrumentalisation engendre une modification de conscience : perte de confiance, déstabilisation, confusion, effondrement de la capacité critique, doute sur le propre ressenti, sentiment de vide. Épuisement psychique et physique.
Durant toute la phase d’escalade des mécanismes d’adaptation se mettent en place chez la victime
-La dissociation psychique se définit par une altération de l’identité de la mémoire, de la conscience et de la perception de l’environnement (en lien avec un vécu traumatique)
- l’impuissance apprise est la diminution des capacités à trouver une solution. Elle fait disparaitre le désir de s’en sortir
- l’augmentation du seuil de tolérance tend à la normalisation des violences
- l’inversion de la culpabilité (au détriment de la victime)
- la protection de son agresseur
Mais pourquoi ces femmes ne partent pas ?
Elles sont prises en étau entre le désir d’exister en tant que personne à part entière et/ou de protéger leur(s) enfant(s) :
- le souhait de maintenir une cellule familiale et une relation affective
- la peur des représailles
- la perte d’autonomie, la perte de confiance et la peur de l’inconnu
- la stigmatisation : la peur du jugement des autres
- l’isolement social
- la dépendance financière
- l’espoir que la situation s’améliore.
Ces obstacles expliquent leur difficulté à quitter le conjoint violent et à prendre des décisions pour changer leur situation
A savoir : la séparation est une période à risque de passage à l’acte violent ou d’aggravation des violences.
La rupture évolutive : de la séparation physique à la séparation psychique
- Un départ définitif ? la victime va faire plusieurs allers et retours avant qu’un départ définitif intervienne. Un départ en urgence est rarement un départ définitif. Il faut garder en mémoire que le souhait de la victime est que les violences s’arrêtent, ce qui, pour elle, n’est pas forcement associé à l’idée de quitter définitivement son partenaire.
- Des allers et retours au profit d’expériences constructives. La victime va faire plusieurs allers et retours avant qu’un départ définitif intervienne. Ces « faux départs » vont permettre à la victime d’expérimenter ses propres ressources (capacité à vivre seule), les possibilités d’hébergement, d’aide sociale et psychologique, sa sécurité, et la fiabilité des promesses faites à son conjoint lors de périodes de réconciliation. Une reprise progressive se met en place au fil des expériences.
- Et après le départ ? Alors que la victime a définitivement quitté le partenaire violent, l’emprise est bien souvent encore présente.
De nombreuses victimes présentent un état post traumatique.
Souvent le souhait premier de la victime est que les violences s’arrêtent et pas nécessairement de quitter le conjoint violent.
- Association Vers la Liberté
- Plateforme d’accueil et d’accompagnement aux victimes de violences (conjugales, verbales, harcèlement, homophobie…)
- Permanences les 1er et 3éme vendredi du mois au CCAS du BOUCAU- 06-77-09-15-82
- Notre association est composée de bénévoles (avocate, médecin, thérapeute, assistante sociale)
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