Une soixantaine de personnes se sont retrouvés autour de Stéphane ROSSINI, auteur, pour un dîner débat sur le thème :
« Le blason : Langage de l’héraldique »
Science auxiliaire de l’Histoire à part entière, l’héraldique est l’étude des armoiries présentes sur les blasons. Son étymologie provient de la fonction du héraut d’armes, personnage chargé au Moyen-Âge de transmettre les déclarations de guerre, de proclamer les tournois et de veiller au respect de la codification des armes.
En France, les premiers blasons apparaissent au XIIe siècle au sein de la chevalerie. Aux cotés des oriflammes, peints sur les écus des chevaliers, les blasons ont pour fonction première de permettre la reconnaissance et l’identification des combattants en armure sur les champs de bataille. Les équipements des montures (têtière, housse, caparaçon des chevaux) en sont très souvent parés.
Arboré de façon permanente, le blason représente dès lors l’identité ainsi que le caractère du chevalier.
Au XIIIe siècle, tout comme les noms de familles, ces emblèmes deviennent héréditaires. Utilisés également comme marque de propriété, ils se répandent alors dans le champ visuel au quotidien
Dans le domaine de l’architecture, on les retrouve très fréquemment sculptés sur des édifices (châteaux, églises…), gravés sur du mobilier civil ou religieux (meubles, statues, gisants, vitraux, fresques) ainsi que sur différents objets (châsses, reliquaires…).
L’apposition des blasons gagne également le monde de l’écrit. Appliqué sur le parchemin ou figurant sur le sceau, la présence du blason et des armes d’un personnage participe à l’authentification et à la certification des actes rédigés au cours de cette période.
Rappelons également que les sceaux sont la seule source authentique pour la connaissance des armoiries de l’époque médiévale, principalement au travers des sceaux de type armorial et équestre.
Initialement réservés aux grands seigneurs, ils se généralisent à toute la noblesse et s’étendent progressivement à l’ensemble de la société médiévale. Ecclésiastiques, bourgeois, artisans, femmes, corporations de métiers, communautés, villes, abbayes et plus rarement paysans développent leurs propres armoiries comme moyen d’identification.
D’abord d’une composition simple, les blasons se sont ensuite complexifiés au fil du temps et des lignages.
Sous Louis XIV, leur enregistrement est accompagné d’un impôt. Pour remédier aux fraudes, un édit de novembre 1696 oblige ceux qui possèdent des armoiries - et pas uniquement les nobles - à les faire enregistrer. 100 000 familles sont ainsi répertoriées dans L’Armorial général d’Hozier dont 30 % de familles nobles. Pour ceux qui ne souscrivent pas à l’édit, un arrêt du Conseil, en décembre 1697, prévoit d’en attribuer un d’office. C’est ainsi que certains se retrouvent avec des armes inutilisées ou erronées.
Pendant la période révolutionnaire, perçus comme des signes aristocratiques, les armoiries et les blasons sont abolis. Leur rétablissement intervient sous Napoléon I er et ils sont codifiés par décret, le 17 mai 1809.
De nos jours, les blasons sont encore visibles. Au travers des témoignages et vestiges hérités du passé bien évidemment, comme marque de noblesse encore utilisée par l’aristocratie française, mais aussi avec une appropriation beaucoup plus contemporaine par les communes, les associations, les industries et les entreprises… en quête d’identification et de valorisation.
Ainsi, par délibération du conseil municipal, les communes peuvent adopter un blason. Dans le domaine du sport, de nombreux clubs, tant amateurs que professionnels, en possèdent un. Le marketing et la politique publicitaire de certaines marques notamment dans le secteur automobile font encore largement usage de logos pour se démarquer et vanter leurs produits. Dans le secteur public, l’armée, la police, la gendarmerie en sont d’autres illustrations.
L’apposition des blasons gagne également le monde de l’écrit. Appliqué sur le parchemin ou figurant sur le sceau, la présence du blason et des armes d’un personnage participe à l’authentification et à la certification des actes rédigés au cours de cette période. Rappelons également que les sceaux sont la seule source authentique pour la connaissance des armoiries de l’époque médiévale, principalement au travers des sceaux de type armorial et équestre. ils se généralisent à toute la noblesse et s’étendent progressivement à l’ensemble de la société médiévale. Ecclésiastiques, bourgeois, artisans, femmes, corporations de métiers, communautés, villes, abbayes et plus rarement paysans développent leurs propres armoiries comme moyen d’identification.
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